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Bois énergie, un marché atypique

03/07/2007
Les initiatives d’information sur le bois énergie sont nombreuses.
La 34ème et dernière Assemblée Générale du Groupement de Productivité Forestière Grande Lande et Pays de Born n’a pas dérogé à la règle.

Pour présenter les enjeux du bois énergie et initier les propriétaires forestiers aux questions énergétiques internationales, Yves Lesgourgues du CRPF a construit son exposé en exploitant des indicateurs pertinents et pourtant peu usités tels que les chiffres de la consommation énergétique française en MTEP (Millions de Tonnes Equivalents Pétrole).
Ceux-ci indiquent pour l’essentiel que la France importe autant d’énergie qu’elle en produit. Derrière importation, il faut comprendre en majorité : du pétrole.
Or, face aux défis actuels et à venir de l’approvisionnement en pétrole, la politique énergétique de l’Union européenne se veut très ambitieuse.

Broyeur de la CAFSAPour renforcer l’indépendance énergétique de l’union et la lutte contre le réchauffement climatique, l’Union Européenne s’est fixé pour objectif de consommer 20% d’énergies renouvelables en 2020. La biomasse est en bonne position puisqu’elle représente déjà 4% de l’énergie produite en Europe.
Beaucoup et peu à la fois.
Beaucoup parce que certains pays ont réussi et sont déjà très en avance dans le domaine. C’est le cas notamment de l’Autriche qui est passée au bois énergie dès le premier choc pétrolier non sans provoquer certains remous parmi les papetiers. Peu parce que la biomasse, ce n'est pas que du bois énergie, mais aussi l’énergie produite par les incinérateurs de déchets ménagers et les déchets d’industrie du bois parfois couverts de produits toxiques.

Il est donc clair que pour répondre aux objectifs européens, les propriétaires vont être sollicités et diversement. Entre le programme « Mille chaufferies bois pour le milieu rural » de la FNCOFOR présenté le 19 juin dernier à Labouheyre qui conçoit les réseaux locaux, l’arrivée des multinationales de l’énergie à la puissance d’achat considérable et l’entrée probable des industriels de la trituration sur les rails de la co-génération énergie et chauffage, les demandes ne seront sans doute pas les mêmes.

Pour Nolwenn Marchand de la FNCOFOR qui est en charge du projet Mille chaufferies... il faut concevoir le bois énergie au plan local : « il faut prendre en compte les destinations actuelles des différents produits et donner aux décideurs locaux les éléments nécessaires à la mise en place d’une véritable politique énergétique territoriale. » Il ne conçoit pas, par ailleurs, une distribution sur de longues distances : « consommer du pétrole pour faire circuler le bois énergie serait contre-productif. »

C’est aussi l’objectif de EUROFORENET, le réseau européen forêt énergie piloté en France par l’Observatoire Européen des Forêts de Montagne. Il publiera en novembre à l’occasion de la conférence ministérielle sur le bois énergie un guide pratique du bois énergie en questions-réponses. Ce document analysera les succès et les échecs de la pertinence de l’insertion de projets de réseaux bois énergie aux contextes locaux.

Le raisonnement local sur le bois énergie semble mieux que tout autre répondre aux impératifs du développement durable : production et consommation de la ressource renouvelable locale créant ou maintenant des emplois locaux.

Mais ce cadrage du marché du bois énergie sur des réseaux locaux le cantonne à un marché local alors que les cours des énergies fossiles sont indexés au niveau mondial.
Pour espérer un décollage rapide de la filière bois énergie, il faudra qu’elle devienne une alternative crédible aux énergies fossiles, notamment le pétrole. Cela se fera à la condition que le marché atteigne une taille critique avec des structures capables d’organiser et de mobiliser l’approvisionnement.

De fait, on peut s’interroger sur la manière dont le prix du bois énergie va évoluer et par rapport à quoi. Un élément d’information auquel les propriétaires forestiers seront très attentifs. Lors de son exposé, M. Lesgourgues illustrait avec l’énergie éolienne aux Etats-Unis, les conséquences néfastes d’un arrêt des subventions pour le développement des énergies renouvelables. Aujourd’hui, il est à noter que l’exploitation du bois énergie rapporte peu aux propriétaires, en dehors des subventions.


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