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La construction bois peut-elle échapper à la crise ?

03/11/2008

A quelques heures de Vivons Bois, Mediaforest.net fait le point sur l’impact immédiat et attendu de la crise avec l’artisan SEDED, le constructeur Petrau-Bat, le numéro 1 français OSSABOIS et son challenger ABOXIA.

Questions / réponses.

 

La construction bois va-t-elle subir la crise ?

Pour Xavier Dupin de ABOXIA, ce ne sera pas le cas. La maison bois va continuer à progresser dans un marché contracté : « Les normes de consommation d’énergie du Grenelle I seront défavorables au maçonné et ses prix pourraient s’envoler de 20%. La maison bois va devenir très compétitive pour  représenter 20% du marché d’ici 10 à 15 ans contre 5 à 7% aujourd’hui » Philippe Pétrau est plus prudent. « Si les prêts sont réduits, l'achat peut être différé ou se porter sur d'autres matériaux.»  Au détriment des performances énergétiques, « en l'absence de contrôle, difficile de certifier aux clients que le bois est le bon choix
 

Quels atouts pour la construction bois ?

La consommation énergétique, c’est l’atout n°1 sur lequel chacun s’accorde. Pour Christophe Jourdain de OSSABOIS, « Le coût d’achat reste un critère prédominant mais l’épisode du pétrole cher a marqué les consommateurs. Comme pour l’automobile la consommation énergétique est devenue décisive. » Sur le coût à l’achat, l’industrialisation devrait profiter au secteur « Les petits constructeurs sont saturés, les constructeurs industrialisés peuvent absorber la demande, analyse M. Dupin ». 
 

Quelle visibilité pour les acteurs du marché ?

Pour Seded, Philippe Crueize confirme le peu de visibilité. « Entre six et huit mois de commandes, tout va bien. En-dessous, c’est plus difficile. »  Chez Aboxia, on prévoit un chiffre d’affaires au moins égal à l’année écoulée pour 2009. Chez Ossabois, les maîtres mots sont sérénité et prudence. « Les résidences de tourisme sont un placement défiscalisé. Un investissement plus sûr que la bourse, explique M. Jourdain. Néanmoins prudence, les promoteurs sont en difficulté et le risque d’impayés existe plus que jamais. »
 

Qu’en sera-t-il des investissements ?

« L’objectif est d’assurer les fondamentaux : la satisfaction des clients locaux », confie Philippe Crueize pour Seded. Chez Pétrau-Bat, on resserre l’investissement sur le renforcement de la qualité de fabrication. Chez ABOXIA, le doublement de la capacité de production est confirmé. Et pour remplir les carnets de commande, M. Dupin est de tous les salons. « La fréquentation est en baisse, concède-t-il, mais on compte aussi sur le bouche-à-oreille et un marketing offensif ». Enfin, Ossabois confirme une troisième implantation en Aquitaine. L’investissement serait repoussé pour la fin 2010.

 

La construction bois devrait échapper à la crise et continuer de progresser en valeur absolue dans un marché contracté. La consommation d’énergie devient de plus en plus décisive dans l’investissement des ménages. Problème : cette économie d’usage n’est pas prise en compte au moment du financement. Philippe Pétrau le regrette. Il plaide pour des montages financiers mieux adaptés pour satisfaire le plus grand nombre.  

 

Eclairage : La Crise ! Oui, mais quelle crise ? 

Point de départ, les « subprimes »

Au départ, il y a les crédits hypothécaires à taux variable dits « subprimes ». Derrière « Subprimes », il faut comprendre prime de risque. En effet, aux Etats-Unis, on a favorisé l’accession au crédit à des ménages qui présentaient un risque : l’insolvabilité. Dans ce cas, le logement était revendu. Mais la baisse localisée du marché immobilier a enrayé le système, les investisseurs ne récupérant plus leur mise. L’augmentation du taux directeur de la Réserve Fédérale américaine a accentué le phénomène. De plus en plus de ménages ont été étranglé par les intérêts de leur prêt, devenant insolvables et ainsi de suite.

 

Pourquoi la crise inquiète ?

Pour réduire les risques, les organismes de prêt « subprimes » ont depuis longtemps transformé ces prêts en titres, vendus et échangés en bourse associés à d’autres actions. Les banques d’investissement mais aussi de dépôt ont massivement investi dans ces produits complexes et risqués. Les produits ont dévissé. Le capital des banques avec. Jusqu’à la faillite de certains acteurs parmi lesquels le géant Lehman Brothers.

 

Difficile aujourd’hui d’évaluer combien les banques ont perdu. Or les marchés financiers fonctionnent aussi sur la confiance. Les banques se prêtent mutuellement de l’argent pour financer leurs investissements. Aujourd’hui, face aux risques d’insolvabilité des banques, les banques sont prudentes, elles hésitent à se prêter de l’argent. Ce n’est pas sans conséquences pour les particuliers et les entreprises. Il y a moins de crédit et pour plus cher.

 

Image : OSSABOIS


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